vendredi 15 novembre 2013

9 au 24 mai - Chine 1 - Nous y sommes!

 

Jeudi 9 mai / ENTREE EN CHINE


Il a plu et même neigé très bas. Nous sommes à 3200mètre d'altitude. À sept heures c'est le départ pour la conclusion de cette première partie du voyage : l'entrée en Chine.
Onze kilomètres plus loin, la frontière est encore fermée, mais il fait beau et les sommets tout blancs alentour montrent leurs glaciers.
En attendant l'ouverture, Gérard  prends un thé et mange un baigné aux pommes de terre dans le petit lieu de restauration du hameau misérable bâti ici... Ce ne sont rien d'autre que de vieux wagons désaffectés qui ont retrouvé une seconde existence qui composent la plupart des habitats de ce petit village Erkech-Tam.
DSC00002
La sortie du Kirghizistan se fait rapidement sans presque aucune formalité. La Chine est enfin à portée de main après le passage de sa frontière.
DSCN1260                                                    La porte de la Chine va bientôt s’ouvrir pour nous.
 
Là aussi peu de formalités, mais une organisation rigoureuse et très militaire, avec des douaniers arrivant au pas à chaque véhicule, commandés par un supérieur.
DSCN1261
Il nous est difficile de ne pas pouffer de rire en leur présence. Une idée comme une autre émanant des neurones de Bernard est mise en application. Pour la fouille des véhicules, nous prenons soin de laisser ostensiblement nos chaussures bien rangées au sol à la porte du véhicule. Il est ensuite très drôle de voir s'aligner à leur côté les brodequins de militaires
Il est environ douze heures trente lorsque Nicolas, notre guide pour le début de ces trois mois en Chine se présente.
Deux postes de contrôle policiers et douaniers nous attendent à cinquante kilomètres plus loin. En attendant, interdiction de photographier et même de s’arrêter ! Mais la route s'avère être en terre.
DSCN1263
Elle est fréquentée par de nombreux camions et son état laisse à désirer. Nicolas accompagné d'un guide local est devant, dans un 4x4x conduit par un chauffeur. Notre allure est très lente du fait de l'état du sol de cette route en travaux.
DSCN1268                                  Nous sommes bien sur la route de la soie
 
Notre véhicule plus lourd que les autres m'oblige à lever le pied et rester en dernière position. Les trous ne cessent qu'à l'occasion de rares plaques de goudron non encore défoncées.
DSCN1269
Pierre a relayé Gérard au volant. À la sortie d'une mare d'eau profonde, large de plusieurs mètres, crevaison ! La mèche que Gérard peux placer sans démonter la roue, s'avère insuffisante. Ce ne doit pas être un trou, mais une coupure !
Donc, bleu de travail, cric, croisillon et changement de roue. Le chauffeur du 4x4 de Nicolas étant revenu à nos côtés, donne un sérieux coup de main. Nous voici repartis depuis une demi-heure environ. Pierre peine à éviter la multitude des trous présents.
DSCN1273
L'un d'eux déchire le flanc du pneu nouvellement en fonction. Nous sommes aussitôt sur la jante. Une voiture décharge ses occupants devant nous et voici les appareils photo qui photographient la scène et le bleu de travail s'agitant à nouveau. Pour nous débarrasser de ces voyeurs, Gérard les renvoie sur la piste avec mission de rattraper et prévenir le groupe. À nouveau le cric, le croisillon, le chauffeur du 4x4 revenu et la mise en place de la deuxième roue de secours fixée sur le panneau arrière.
Ayant pris deux heures de décalage horaire à l'entrée dans le pays (nous sommes maintenant à six heures d'écart avec la France) nous arrivons au contrôle attendu, après sa fermeture. Réunion exceptionnelle des gradés en poste et quelque trente minutes plus tard, des fonctionnaires répondent à une convocation d'urgence pour s'occuper de notre passage. En peu de temps, l'atmosphère tourne à la convivialité, chaque douanier cherchant à visiter nos véhicules et nous photographier. Nous prennent-ils pour les aventuriers du siècle ? En tout cas ça finira par une photo de tous les gradés à nos côtés et un échange des clichés.
DSC00004               Véro, Gérard, une lieutenant, Bernard, La commandante des gardes frontières,   Pierre, Patricia, Armelle, Christian, Josette, Joël  ( Maurice est derrière l’objectif  ! )
 
La responsable du poste de contrôle nous demande toute foi de ne pas publier ces clichés. Comme dit Pierre, il ne manquait que les petits fours et l'apéro !
Les quatre-vingt kilomètres restant jusqu'à notre parking dans un hôtel de Kashi nous prendront encore beaucoup de temps malgré l'amélioration de la route qui est maintenant goudronnée et presque bonne. L’extinction des feux ne s'est guère faite avant une heure trente. Dure journée chinoise !

 

Vendredi 10 mai / KASGHAR


L'essentiel dans un premier temps, consiste à pouvoir faire nos achats. Donc Nicolas nous amène tous à la banque de Chine.
DSC00009 
                                                La grande mosquée de Kashgar
DSC00013
DSC00015
                                                                           Le Président Mao
 
Ensuite, dans l'après-midi pour nous il est urgent de remettre mes roues de secours en état. Nous nous occupons de la chose par l'intermédiaire d'un garage assez proche de l'hôtel.
Fin d'après-midi, retour au bivouac et c'est tous ensemble que nous dînerons. Nicolas a tenu à tous nous inviter pour ce premier soir en Chine.
 
Samedi 11 mai

La roue arrière gauche, réparée hier fuit légèrement. C'est Christian qui me fait remarquer l'allure un peu aplatie de la roue. Retour au garage en après-midi pour faire continuer un travail inachevé la veille. Seul le trou de la deuxième mèche utilisée lors des crevaisons a été vulcanisé ! La première mèche mise au col fuit.
Quelques courses et retour au bivouac ou, après l'achat d'une clé 3G j'essaye de résoudre le problème de la mise en ligne du blog. Peine perdue, tout google semble en disgrâce en Chine. Le blog de Gérard est inaccessible.
Un petit tour à pied en ville nous a permis de respirer à pleins poumons, une poussière omniprésente.
DSC00128                            Le vélo a été remplacé par le scooter électrique

 

Dimanche 12 mai / Départ de KASHGAR


Les deux nuits précédentes ayant été particulièrement bruyantes, nous avons réussi pour celle ci à nous éloigner des lieux de festivité de notre hôtel. La nuit fut enfin bonne.
À neuf heures trente, nous commençons réellement le voyage chinois.
 
                                                                Le marché au bestiaux de Kashgar
DSC00029
DSC00069
Départ pour deux cent trente kilomètres environ, qui vont nous mener au village Sanchakou par la route contournant le désert Tüklimakan. Ce sera notre troisième dans ce long périple.
DSC00132
Une grosse quantité de sable en suspension dans l'atmosphère limite la visibilité à tout juste quelques kilomètres.
Ayant atteint notre village à dix-neuf heures par une bonne route, nos véhicules trouvent refuge dans la cou d'une hôtelière chez qui nous allons nous restaurer.
Repas pantagruélique, constitué d'un plat de canard assez relevé, d'un autre de lapin, les deux, bien cuits dans deux sauces différentes ou baignent pommes de terre et quelques autres légumes. Un plat de choux blanchi dans un bouillon arrive également. Le riz, abondant, ne manque pas à l'appel. Plus surprenants seront les deux plats de cacahuètes grillées à la poêle.

 

Lundi 13 mai / Grottes des mille Boudhas

Dépars huit heures trente avec comme destination les milles Boudas à proximité de Xizil à une soixantaine de kilomètres de Kucha. La petite route qui y mène est très bonne. À notre gauche sur la carte papier existe un massif montagneux important Halik Shan culminant à 6357m. Malheureusement l'ensemble restera fort peu visible, car les nuages qui nous ont apporté la pluie durant la nuit sont toujours là. Le bon côté des choses est que cette eau a nettoyé l'atmosphère des poussières en suspensions qui nous interdisaient toute visibilité hier.
DSC00147
À dix huit heures nous sommes sur le parking d’accès aux grottes où se trouvent les bouddhas.
DSC00165
DSC00169
La visite tourne court lorsque nous voyant refusé l’accès au site avec nos appareils photo et que le refus de stationnement pour la nuit sur le parking nous est signifié, nous faisons demi-tour et quittons notre stationnement après nous être fait remboursés les billets.
À cinq ou six kilomètres de là nous trouverons un lieu de bivouac tranquille.

 

Mardi 14 mai / Le Tüklimakan

Toujours sur cette route qui parcours la bordure nord du désert Tüklimakan, nous nous rendons sans plus de visibilité que la veille jusqu'à la ville de Korla. Au début du parcours, quelques kilomètres de désert réservent un beau décor de multiples petits canyons très accidentés.
DSC00175 
                                                         Mais en général c’est assez quelconque!
 
Après quelque 320 kilomètres d'autoroute, bivouac à proximité du lac Bostan Hu à l'est de la ville. Mais son accès étant payant nous restons sur un grand parking auprès du paillage. Une centrale thermique nous fait un beau premier plan sur un arrière-plan montagneux enneigé nettement plus modeste, mais culminant tout de même à 4687m. Le soleil perce un peu en cette fin d'après-midi et des neiges se font jour. Peut-être demain ?...

Mercredi 15 mai / TURPAN


Il fait beau. C'est notre jour d'avoir Nicolas, le guide chinois, à bord. La route est simple, seulement 370 kilomètres d'une autoroute parfaite pour se rendre à Turpan.
DSCN1292 
                                                       Le désert Täklimakan 2500km sur 5OOkm
 
Tout d'abord perchés à quelques 1300 où 1400 mètres d'altitude nous allons assez rapidement descendre jusqu'à 0 mètre à l'approche de la ville. Dans les prochains jours nous descendrons encore atteindre le point le plus bas de l'Asie, -155m. Pour l'anecdote, notre position actuelle est à moins de 200km du point central des pays d'Asie,.situé à Urumchi au nord-ouest.
DSCN1309
                                                                           Le bazar aux raisins
DSCN1307
                                 TURPAN oasis sur la route de la soie, pays des raisins secs
DSCN1313 
                                                            “Restaurant” dans le bazar
 
La soirée se passe entre gens du sud, sur les chaises d'un petit restaurant, installé sur un très large boulevard piétonnier. Des tonnelles couvertes de vignes dont les grappes naissantes contribueront à la confection des raisins secs qui sont la fierté de Turpan nous procurent une ombre bien venue.
DSCN1329
Il commence à faire chaud. Une bière et un grand plat de pâtes à la viande (Chine oblige), nous rassasient. Il est admis qu'une petite marche serait la bien venue après ça. Une heure pour retourner chez nous.

 

Jeudi 16 mai

 

Départ à 10h de TURPAN pour aller visiter les ruines de JIÂOHE classées au patrimoine mondial de l’Humanité situés à 8km.
 
IÂOHE fut bâtie par les chinois pendant la dynastie des HAN (25 à 220 ap JC) comme ville garnison. C’est l’une des cités antiques les plus vastes de Chine (elle compta 6500 habitants), les plus anciennes et les mieux préservées!!! ( dixit le guide Lonely Planet)
DSC00209
DSC00220
DSC00222
 
 
 
 
Evidemment GENGIS KHAN passa par là  vers 1200 et…..il rasa la ville et tua tous les habitants. 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Ensuite nous visitons le Minaret EMIN
DSC00240
DSC00241



De style afgan, ce splendide édifice fut construit en 1777 par Emin Hoja, un général de TURPAN.
Il comporte 15 motifs simples en brique, dont des fleurs et des vagues. 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
L’après-midi se passa à préparer et éditer le blog au milieu des vignes et des séchoirs à raisin.
DSC00242

 

Vendredi 17 mai / HAMI

Encore une très grosse journée routière de presque quatre cents kilomètres. Les visites de deux musée nous attendent à notre arrivée à Hami. Heureusement, les « sudistes » ont réussi à soutirer deux heures de route hors autoroute aux « nordistes »pressés d'arriver.
DSC00269
DSC00270
DSC00271
          “Lit” que les Ouighourts mettent devant leurs seuils où ils y mangent et passent leurs soirées.
 
Ce bout de route a permis aux voyageurs de respirer un peu la Chine dans la traversée de quelques villages animés plantés dans une zone accidentée et pittoresque à notre gout.
DSCN1334
Un immense gisement de pétrole y était en exploitation et les installations propres et neuves laissent à penser que son installation est récente.
La reprise de l'autoroute nous a menés au long de deux massifs montagneux enneigés offrant un joli contraste avec notre désert vallonné essentiellement ensemencé de cailloux aux couleurs le plus souvent sombres.
DSC00288
HAMI, constituait une étape prisée des voyageurs de la route de la soie. D’après Marco Polo la coutume locale voulait que les hommes laissent les caravaniers de passage partager la couche de leurs épouses. (Lonely Planet)
DSC00327
                                                                         Mausolée des rois de Hami
 
C'est l'anniversaire de Véro. Nous nous retrouvons tous autour d'un apéritif dinatoir dressé sur le parking de notre bivouac.
 

Samedi 18 mai / Dunhuang

Mauvaise nuit dans un parking bruyant. En plus un début de tourista pour Gérard  n'a pas favorisé un sommeil récupérateur.
Les débuts en Chine n'ont pas été tout simples. Dix Français dans un pays qui ne connaît que le petit drapeau du chef ça n'est pas évident. Il faut que tout le monde s'adapte, le guide a ces Gaulois rebelles et nous à ce guide un peu dérouté de ne pouvoir nous imposer tout, comme à des gosses de sixième. La cohésion du groupe, maintenant augmenté de deux véhicule n'est pas encore faite, nos divergences de vues sur la gestion du quotidien étant assez opposées.
Sortant de la ville par le nord, la vue sur les montagnes assez bien dégagées était agréable. L’autoroute nous faisant ensuite piquer droit au sud, ce fut de courte durée. Le désert d'une platitude désespérante ici, s'étale autour de nous. Seules les lignes haute tension barrent l'horizon.
DSC00340
                                                          Il fait beau et la journée risque d'être chaude.

 
A ce jour nous avons contourné le grand désert du Katamaklan où sont implantées les minorités ethniques. Ce n'est que depuis hier, plus très loin de pénétrer au Tibet, que nous nous sentons en Chine. Avant nous étions chez les  Ouïgours plus proches d'une population turque que chinoise.
L'arrivée à Dunhuang, marque ce virage et nous retrouvons enfin face à nous ces visages que notre imaginaire attendait.
DSC00343 Quelques kilomètres avant DUNHUANG des tas de sable rappellent la frontière entre le monde chinois et les barbares. Ce sont les restes d’un bout de la Grande Muraille.
 
Aux porte de cette ville, le désert nous offre une vision d'énormes dunes, s'étendant sur de nombreux kilomètres. A la vues de l'une des plus grosse et surtout de la plus esthétique, Gérard, le vieux guide, n'a pu résister.
IMG_0446
IMG_0448
IMG_0451
Dix heures trente, de sombres petits reliefs dessinent à nouveau la limite entre ciel et désert.
 

Dimanche 19 mai / Les grottes de Mogao


DSCN1343
Les grottes de MOGAO forment un système de 492 temples bouddhistes près de
Dunhuang, dans la province de Gansu. Ces temples ont été élaborés dans 492 grottes, creusées dans la paroi rocheuse par des moines à partir du IVe siècle. Les premières grottes n'étaient pas plus grandes que des cercueils. Des communautés monastiques commencèrent vite à percer des cavités plus grandes pour des actes de dévotion publique, et à orner les sanctuaires d'effigies de Bouddha. C'est de ces premières grottes que vient le nom de grottes des mille Bouddhas, ou grottes de Dunhuang. Certaines de ces grottes abritent des statues de Bouddha de très grande dimension. Les moines bouddhistes placèrent des dizaines de milliers de manuscrits et de peintures dans une petite salle attenante à l'une des grottes.
Ces grottes constituaient des lieux de culte d'une grande importance, sur la
route de la soie. Leur réalisation s'est étalée sur une longue période allant du IVe au XIVe siècle, avec un point culminant sous la dynastie des Tang, entre le VIIe et le Xe siècle. C'est d'ailleurs de cette époque que datent les plus belles grottes.
Au cours de l'année
1900, une petite grotte murée fut découverte de façon accidentelle ; elle s'avéra contenir plusieurs dizaines de milliers de documents, de statuettes et d'objets divers, souvent vieux de plus de 1 000 ans. Une grande partie de ces trésors culturels ont été achetés par les explorateurs occidentaux .
DSCN1345 
DSCN1348
DSCN1356
DSCN1351
                               Ce dernier Bouddha fait 25 m de haut

En fin d'après midi, une excellente route nous mène à quelque deux cents kilomètres de notre départ
DSCN1382
                                                Ils nous ont copiés même les péages.
 
après avoir franchi le col Dangjin Shankou, perché à 3648m. Même à cette altitude, les traces de neige sont rares et ne sont que des bouts de névés appelés à disparaitre dans les jours à venir.
DSCN1386
DSCN1389 
                                                     Et maintenant direction LASSA
 
Bivouac en plein désert, aux abords d'un village délabré occupé par des ouvriers sans doute chargés d'une quelconque installation électrique. En témoignent les énormes rouleaux de câbles présents. Peut-être des éoliennes comme celles si souvent rencontrées et couvrant des hectares de terrain ? Il est vrai que ni l'espace, ni le vent ne manquent dans ces régions.

 

Lundi 20 mai / GOLMUD

Le bivouac est levé. Il fait très frais.

Départ pour Golmud. La route est bonne mais aussi bosselée qu’un chameau

DSC00368

DSCN1396

et en début d'après-midi nous arrivons à la ville pour déjeuner.

Notre avance d'hier nous permet de souffler un peu en restant sur place l'après-midi.

DSCN1400                                       Gérard marchande deux melons.

Ayant été plusieurs fois importunés ces derniers jours par des visiteurs quelque peu sans gène, l'idée de faire payer invoquée en boutade est relancée comme une farce. Depuis deux jours, je possède le texte suivant écrit en Chinois par Nicolas. « Visite payante : 10 yuans » soit environ 1,2 €. Il n'y a plus qu'à le recopier sur une feuille de carnet qui sera collée sur l'intérieure de notre porte de cellule laissée ouverte :

Alors que deux des notre nous ont rendu visite et se tiennent devant notre entrée, un monsieur, brandissant un billet de 10 yuans se positionne en arrière de ce qu'il a surement pris pour une queue de  visiteurs. C'est avec un sérieux difficile à tenir que nous offrons le grand jeu à ce brave homme..

Une association de tunning auto nous a contacté et désir faire sa promotion en sollicitant notre partenariat.

DSC00370

La grande place de la ville nous est donc offerte pour le bivouac. Beaucoup de monde sollicite la visite de nos véhicules.

DSC00371

DSC00379            Les véhicules servent de toile de fond pour les photos souvenir.

Notre affiche étant sans doute dissuasive, nous avons déplacé le problème sur les voisins.

Par contre, je suis à nouveau inquiet, L'embrayage semble refaire des siennes. Aurait-il été mal réparé ?

 

Mardi 21 mai / Vers le Tibet ?

Depuis Golmud, c'est la direction du Tibet. Lhassa, l'objectif, n'est plus qu'à quelque mille deux cent kilomètres, droit au sud.

La route correcte au départ traverse un terrain montagneux désertique.

DSC00387

DSC00438

Partis d'une altitude de 2800m à la ville de Golmud, nous allons grimper jusqu'à un premier col à 4900m.

DSC00465

DSC00471                                                 Deux touristes se rencontre.

Après beaucoup d'hésitation, les zones de pique-nique étant rares, nous décidons d'y déjeuner, car il y a la place pour garer nos cinq voitures. La haute altitude étant un facteur d'oppression pour plusieurs d'entre nous, nous repartons au plus vite pour reperdre quelques centaines de mètres de hauteur.

Après un court arrêt pour admirer un beau sommet tout proche, culminant à 6000m nous nous rapprochons au fil des kilomètres d'un deuxième col de très haute altitude.

DSC00480DSC00491                        Retour du Tibet pour ce convoi militaire.  Il y en aura de nombreux autres!

DSC00495         Nous longeons la ligne de chemin de fer XINING / LHASSA inaugurée en 2006.

Situé à quelque 70 kilomètres de Tanggulashan notre lieu d'étape, nous arrivons au col assez éloignés les uns des autres, car les moteurs souffrent un peu et les chauffeurs ménagent leur mécanique.

DSC00513

C'est à quelque dizaine de mètres du sommet de ce deuxième col, le Luanhaizi Erdaogou, qu'un coup d'oeil dans le rétroviseur révèle la situation : la cellule a pris une drôle de position. La pente étant encore raide, c'est au pas que nous finissons l'ascension. Un replat pile au sommet nous autorise un arrêt : nous sommes exactement à 5000m d'altitude.

DSC00514

Nul besoin d'être un bon mécanicien pour diagnostiquer la rupture du châssis. Cette fois, c'est très grave. La voiture commence à s'ouvrir en éventail entre la benne portant la cellule et la cabine chauffeur.

Aussitôt, Gérard, aidé de ceux qui ne sont pas encore trop marqués par l'altitude se met au travail. Il s’agit de sangler la cellule par le haut de la capucine à une partie avancée du châssis.

DSC00519

Dans un premier temps, les béquilles arrière de la cellule permettent de rétablir l'horizontalité de l'ensemble. Puis Bernard possesseur d'une échelle de toit sur son panneau arrière, adosse sa voiture au véhicule malade pour permettre un accès au toit. Une heure durant, Gérard monte sur sa cellule puis se couche sous sa voiture pour finalement arriver à maintenir le châssis rompu en place par quatre sangles de grosse résistance.

À cette altitude et sans acclimatation, ce qui devait arriver arriva, l'épuisement a raison des forces de l'ancien. Impossible de bivouaquer sur place, car à cette altitude la nuit serait à coup sûr un cauchemar pour chacun d'entre nous. C'est pourquoi Momo est parti en reconnaissance. Trois cents mètres de dénivelé en contre bas, il a trouvé une zone de bivouac. Il s’agit pour le véhicule rafistolé de parcourir encore une quinzaine de kilomètres pour y arriver.

À bout de force et malade, Gérard s'avouant incapable de conduire, monte aux côtés de Pierre qui prend les commandes du Ford. Une lenteur et douceur extrême est nécessaire. Momo joue le poisson-pilote alors que Patricia à la CB décrit trou par trou le slalom à effectuer.

Réunis enfin sur le site trouvé à 4700m d'altitude, force est de constater que nous ne pouvons rester à cette altitude. Gérard ne cesse de vomir et les têtes de chacun ressentent les migraines dues au manque d'acclimatation.

La décision est prise de rallier le village initialement prévu pour l'étape, pour perdre encore quelque deux cents mètres de dénivelé. Momo et Patricia décident eux de rester sur place pour garder le véhicule rafistolé. Ils se savent condamnés à une mauvaise nuit.

Les équipages Blot et Braillard, partent devant pour préparer la réception de Gérard de plus en plus mal en point.

Bernard transformé en ambulancier le prend en charge ainsi que son équipier. De fréquents arrêts son nécessaires pour permettre au malade de se remettre quelques instants à l'air frais.

Enfin le village et son petit hôtel sont là. Grâce aux émissaires, l'oxygène préparé est de suite administrée et un médecin du petit centre hospitalier viendra constater que rien de grave n'est à redouter.

DSCN1403                                                          Le vieux guide croyait avoir encore 20 ans.

Seul un épuisement dû à l'intensité du travail effectué à haute altitude est en cause.

Seul Pierre, encore en état, ira se coucher l’estomac plein.

Ces épreuves diverses, physiques et techniques ont permis à chacun de prendre conscience de l'existence de l'autre. Une certaine solidarité semble naître. Ce nouveau groupe qui se cherche depuis le début de la Chine est peut-être en train de se souder.

Mercredi 22 mai / Tanggulashan

La nuit a été partiellement récupératrice pour chacun. Nous sommes toute fois quelque peu inquiets pour l'équipage Momo resté à plus haute altitude.

Nicolas notre guide à contacté Ma, un jeune camionneur. Il remontera chercher le véhicule endommagé. Ce n'est pas une dépanneuse, mais un camion-benne. Il va falloir y grimper le camping-car. L'opération s'annonçant délicate, Gérard décide contre l'avis de beaucoup, d'accompagner le dépanneur.

Momo et Patricia, atteints par le mal des montagnes, sont retrouvés dans un triste état. Vomissements et maux de tête leur empêchent presque toute activité. Mais courageusement, ils refusent les conseils de Gérard les invitant à partir immédiatement au village pour éventuellement y mettre Patricia, la plus malade, sous oxygène.

Ma a trouvé à quelques centaines de mètres de là, hors de la route, un muret à hauteur de benne, au sommet duquel arrive un talus. Il y adosse son camion alors que Gérard, une douzaine d'oeufs dans les chaussures, approche son véhicule par une piste accidentée sur laquelle Momo le guide pas à pas.

Une demi-heure plus tard, le malade à posé ses roues sur le métal de la benne : les sangles n'ont pas lâché, le bricolage a résisté.

Mais, ce que les deux cents mètres de piste n'ont pas réussi, les soixante-dix kilomètres d'une route défoncée y arriveront. Malgré les efforts de Ma, le malade n'a pas résisté et entre dans le village en ressemblant plus à un éventail qu'à une voiture. Sous l'effet des chocs répétés, les sangles n'ont pu rester en place.

DSCN1405

Le moral est dans les chaussettes. Seul Momo croit à une réparation possible.

Nous sommes à 4500m d'altitude dans ce village traversé par le célèbre Yangtse Kiang naissant dans les montagnes plus au sud-ouest.

DSCN1546

Huit cent kilomètres encore pour atteindre Lhassa. Mais l'altitude ne va pas s'abaisser avant les quatre à cinq cents prochains kilomètres. Bien au contraire, un nouveau col à l'approche de la ville sainte est annoncé à 5200m. Pas question de monter un prochain bivouac dans cette zone. Il faudra la franchir d'une traite pour perdre de l'altitude avant une prochaine nuit.

Nicolas organise la suite des opérations. Le guide tibétain, obligatoire sur cette région est déjà engagé viendra par train ce soir jusqu'à Tanggulashan. Les rescapés partiront avec lui assez tôt pour espérer boucler la très grosse étape prévue sur une route à l'état inconnu. Quant à lui, il reste avec Pierre et Gérard pour les aider à résoudre les futures négociations de réparation.

Tout le monde passe donc une nouvelle nuit dans ce lieu perdu au bout du monde.

DSCN1408

 

Jeudi 23 mai  / Retour à Golmud

Un début de mauvais temps a saupoudré de quelques flocons les véhicules. À sept heures trente, quatre voitures ont mis en route leur moteur pour rallier Lhassa. Les au revoir sont quelque peu émouvants surtout lorsque l'on a déjà partagé deux mois et demi de voyage en commun dans une ambiance sympathique.

DSCN1413

Ma, non disponible ce matin pour raison familiale a laissé son camion accessible dans le parking derrière l'hôtel. Nous commençons donc, les trois restants, à étudier un arrimage sérieux du camping-car sur le camion. Huit heures théoriques pour le ramener à Golmud. Deux sangles tendues entre les jantes de chaque côté évitent la désolidarisation de l'avant et de l'arrière. Ensuite, le châssis n'étant pas complètement rompu, il faut soulager l'arrière en redressant le tout. Ma, une fois disponible vient nous y aider à l'aide d'un cric. Ainsi l'arrière parfaitement remis de niveau est callé sur les deux roues de secours du camping-car. Deux morceaux de tube, soudés sous le pare choc arrière et reposant sur la benne du camion évitent le rabaissement brutal de l'arrière. Il ne reste plus qu'à ligoter les roues au camion à l'aide de cordes. La cellule est elle même ainsi fortement sanglée aux tendeurs latéraux de la benne.

DSCN1418

DSCN1419

À quatorze heures, enfin prêts, nous prenons tous la route dans ce seul camion. À l'aide des coussins de la cellule, nous nous installons des sièges plus confortables sur la couchette du camion, une seule place passager existant.

Après avoir perdu deux heures dans un embouteillage monstre causé par des travaux, obligeant à emprunter une piste provisoire défoncée interdisant tout croisement, nous mettrons dix heures à rallier Golmud.

 

Vendredi 24 mai / Garage Ford de Golmud

 

Un hôtel situé sur la place de la gare nous a permis une bonne nuit après toutes ces émotions et aussi la réelle fatigue du voyage inconfortable d'hier.

À neuf heures, accompagnés de Nicolas, nous visitons le distributeur d'une banque et rejoignons le garage Ford aux portes de la ville. C'est là qu'hier au soir nous avons garé le camion et son précieux chargement, dans un parking mitoyen.

De suite, l'étude technique du problème C.C. est faite par les techniciens du garage. Il faut dans un premier temps décharger ce véhicule d'une extrême fragilité, puis estimer la faisabilité d'une réparation. Pas question de bouger le 4X4 avec sa charge sur le dos : Le châssis ne le supporterait pas. Avant toute chose, sortir la cellule de son logement. Pas d'autres moyens qu'une grue. L'opération est à haut risque, car toute fausse manœuvre serait fatale.

Ma, mène donc son camion devant les ateliers de Ford ou le véhicule est déficelé sans être décalé. Seules les fixations de la cellule sont défaites. Soulevée par ses quatre béquilles, il s’agit maintenant pour le grutier arrivé entre temps, de glisser deux énormes sangles de levage sous la cellule tout juste décollée de la benne du porteur. Trouver le point d'équilibre et éviter le glissement des sangles demande un travail méticuleux surveillé de très près par Gérard dont la parfaite connaissance de son engin est une précieuse aide.

DSCN1438

Enfin, centimètre par centimètre, avec une extrême précision, notre petite maison s'élève. Tout semble aller très bien. Tout le garage assiste à la manœuvre. Plusieurs ouvriers à l'aide de sangles maintiennent l'orientation de la charge.

DSCN1449

Tout étant parfaitement stabilisé un peu plus haut que les ridelles du Ford, Ma avance son camion de quelques mètres et la cellule est ainsi déposée au sol, sans déplacement, aussi délicatement qu'elle avait été soulevée. Une fois callée sur ses pieds surbaissés, le visage de Gérard se détend : la première étape a été un succès.

DSCN1450

Reste à descendre la voiture allégée de son fardeau. L'avant ayant été rendu solidaire de l'arrière par deux palans tendus entre les deux essieux, en remplacement des sangles précédemment installées par Gérard, le véhicule est tout simplement roulé sur la plateforme à élévation hydraulique d'une dépanneuse. La suite n'est qu'un travail d'ascenseur.

DSCN1451

Arrivé dans l'atelier, le chef de garage confirme la faisabilité de la réparation : changement du châssis où si la pièce ne peut être trouvée, réparation du châssis cassé, après remplacement de la zone affaiblie par un morceau d'un autre châssis plus épais. Sûr de lui, le chef de garage nous assure un retour en France sans histoire.

DSCN1457

Pierre très au fait des affaires financières, marchande le devis et obtient 5%. C'est toujours ça ! Les travaux commencent, la tension est retombée.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire