Dans les nuages le point culminant de l'Altaï |
Bivouac devant le stade à Barnaud |
Jeudi 29 aout
La toundra, très marécageuse |
La taïga, forêt essentiellement de bouleaux et résineux |
Omsk |
.........Maurice..................Bernard...................Patricia...................Véronique...................Brigitte.............et............Gérard... ......partent de France le 7 mars 2013 pour un grand voyage dont l'objectif principal est la Chine. Brigitte, équipière de Gérard jusqu'à Osh au Kirghisistan y sera remplacée par Pierre venu de France.
Dans les nuages le point culminant de l'Altaï |
Bivouac devant le stade à Barnaud |
La toundra, très marécageuse |
La taïga, forêt essentiellement de bouleaux et résineux |
Omsk |
Ce sont maintenant trois nuages de poussière.... |
Les voisins en visite... |
Le bivouac au bord du lac |
Du sommet, vue sur Tsagaannuur |
Lundi 19 août
Canasson est content ce matin, parce qu’avec la rincée qu'il a reçu cette nuit, beaucoup de sa poussière est tombée sur le devant de la mairie d'Altay. La nuit a été même très fraîche à l'égal de certaines autres de ces derniers temps, mais souvent il faut le dire, en altitude. Sans doute la Mongolie capable de très fortes chaleurs (de 40 à 50°) en a-t-elle fini avec l'été, pour cette année et va-t-elle passer tout doucement vers des fraîcheurs bien marquées, puis à nouveau ces froids extrêmes (-50° avec des pointes à -60°) qui arrivent à décimer des troupeaux et ruiner ainsi les petits éleveurs. Être protégé contre ces catastrophe est un luxe qu'ils ne peuvent s'offrir.
C'est donc avec la laine sur le dos que je pars chercher et réinstaller les deux roues réparées. L'une d'elles doit reprendre place sur le toit, car les fixations sur le panneau arrière, on s'en souvient, ont disparu pour cause d'allègement du porte à faux depuis les ennuis chinois.
Heureusement, le hasard a bien fait les choses en positionnant les deux grilles superposées du frigo juste au-dessus du coffre à gaz. Ainsi, après ouverture de sa porte, et démontage des grilles, une échelle se trouve improvisée. Comme un escabeau à deux marches a été prévu pour monter à bord de la cellule les jours de grosses fatigues, l’accès d'un premier pied sur le bord du coffre à gaz est tout simple. Reste à se rétablir sur le toit, mais avec les sangles de fixation des roues, même pour un vieux guide, c'est encore un jeu d'enfant. Attention toute fois à ne pas renverser l'escabeau au moment de la prise de position sur le coffre, car là, les genoux n'aiment plus du tout les sauts en profondeur !
Après cette gymnastique matinale, qui peut durer lorsque l'on n'est pas pleinement satisfait de son travail et que d'autres solutions sont cherchées, il est temps de reprendre des forces dans un petit resto, pas toujours facile à dénicher dans cette petite ville.
Ensuite une bonne partie de l'après-midi se passe à mettre le blog en ligne.
Et comme après une aussi lourde journée on est fatigué, on décide de remettre au lendemain le départ vers Hovd situé 450 kilomètres au nord-ouest d'Altay.
Mardi 20 août
De joyeux rallyes-men anglais, rencontrés au garage, en pleine retape de véhicules en triste état, m'ont décrit cette route, Altay / Hovd, comme « horrible ».
Il n'en fallait pas plus pour me dissuader de l'emprunter. J'étais du reste presque complètement décidé à réutiliser mes petites pistes chéries. Seul le timing me faisait hésiter à dévier de l'axe le plus direct, mais finalement, peut-être pas le plus rapide.
Donc pour en finir en beauté avec la visite de ce remarquable et très varié désert de Gobi, un petit détour par une trajectoire presque parallèle, plus au nord, doit permettre de longer ses plus hautes dunes. Donc je tente.
Il faudra toute foi souffrir les 100 premiers kilomètres, incontournables, sauf à y passer beaucoup du temps que je n'ai malheureusement plus. La sortie de l'axe infernal est donc décidée à Sonduult (en fait au moins 20 km plus loin!) pour gagner Bayan-Uul puis Hömorit au pied de l'immense cordon de dunes. Ensuite en continuant cet axe, la vue sur le bas des deux lacs, Har nuur et Har-Us nuur, promet un beau spectacle.
La petite piste de déviation tient tout de suite ses promesses en nous baladant dans des secteurs tous plus jolis les uns que les autres tout en étant très roulante.
Au centre du village d'Hömorit, pour ne pas risquer l'erreur de sortie, la confirmation du choix est demandée à un brave motocycliste. Je suis perplexe quant à la direction complètement sud qu'il m'indique alors que je cherche moi, plein ouest. Enfourchant son engin, avec un grand sourire il m'invite à le suivre. Jusqu'à la sortie sud du village, rien ne m’inquiète, pensant que le départ de la piste que je cherche s'y trouve. Après deux bons kilomètres sur un axe où je ne voulais surtout pas m'engager, parce que regagnant « l'autoroute », la piste s'infléchit légèrement sud-ouest à une bifurcation assez peu visible. Mon guide met pied à terre et par un dessin sur le sable de la piste, explique qu'ainsi, en contournant par le bas, la très large colline du village, l'itinéraire sera beaucoup moins accidenté. Le brave homme n'avait pas pensé (et moi non plus!) qu'ainsi, il m'éloignait définitivement du pied des dunes.
Une fois de plus la Mongolie a été superbe, arrivant, avec ses paysages sublimes, surtout lorsque les sommets enneigés des hauts sommets de l'Altay sont apparus en arrière-plan, à faire oublier la tôle ondulée qui n'a pas manqué de faire quelques apparitions.
Choisir le bivouac ne fut pas bien difficile, sauf à se décider parmi un choix infini.
(N 47,4892 E 093,8191)
Mercredi 21 août
Il était tout prêt hier au soir, ce beau lac Har nuur, le premier des deux à se présenter sur l'itinéraire.
Cinq ou six kilomètres peut-être. Il brillait au soleil couchant et la tentation avait été forte de pousser Canasson jusqu'à lui.
Bien m'en a pris, car ce matin, ce ne sont pas moins de vingt-cinq kilomètres qu'il fut nécessaire de parcourir pour l'atteindre (en ligne droite s'il vous plait !...car je vous entends d'ici les tordus!).
Un accès facile a permis une baignade rapide dans une eau très claire recouvrant un sol majoritairement sablonneux.
Si ces vingt-cinq premiers kilomètres ont bien contribué à faire passer le petit déjeuner, dès le premier lac atteint, dix kilomètres ininterrompus d'un parcours sans le moindre cahot, aussi confortable qu'une autoroute.
Pour le deuxième lac, le projet fut abandonné dès que j'ai eu réalisé que , bordé d'une belle montagne, la piste qui le rejoignait par le nord risquait de ne pas se poursuivre en bordure d'eau pour rejoindre la route d'Hovd. Donc un peu avant Chandmani, mon compagnon et moi avons obliqué vers les montagnes de l'Altaï dont certaines sont couvertes de neiges éternelles, à l'ouest du grand axe desservant Hovd.
À la poste de midi (enfin un peu plus, pour les raisons que l'on sait...) alors que le café est encore fumant dans le verre, une moto s'approche et s'arrête sous ma fenêtre. Les deux occupants se présentent à la porte et sont donc invités à partager la pause café. Mais, se contentant d'un petit gâteau, ils semblent attendre de moi quelque chose que je ne comprends pas.
En leur emboîtant le pas, la simple vue de la roue arrière de leur engin, crevée, éclaircit le propos. Ils ont des rustines, mais pas de colle dissolution ; et moi non plus ! Seule une colle néoprène spécial caoutchouc et
cuir pourrait éventuellement dépanner. La roue est démontée et en découvrant les réparations précédentes de la chambre à air, nul ne s'étonnerait de la fuite de l'une des précédentes interventions. Ils furent des plus heureux de ne pas avoir à faire cette réparation-là ! La colle semble avoir fait l'affaire !
Une nouvelle foi, quelle bonheur d’avoir pu ne pas être qu’un simple visiteur auprès de certains de ces gens, leur rendre un peu de tout ce qu'ils nous donnent!
Pour finir en beauté ce Gobi, une surprise peu agréable attendait « Canasson »au bas de la descente des deux lacs : Le Sable, pour ainsi dire pas encore rencontré de tout ce trajet en désert!
Traumatisé depuis ses déboires avec ce matériau au Turkménistan, il appréhendait de le retrouver dans ce Gobi. Par solidarité, je partageais parfaitement ses angoisses !
Et bien, sur plusieurs kilomètres, nous avons fait bonne figure. Canasson n'a jamais inquiété son maître !
La tentative de rallier cette ville par une petite piste passant par Manhah et Duut se soldera par un échec au niveau de grottes que vient de visiter un groupe de quatre ou cinq familles, finissant de dîner aux derniers rayons du soleil.
Tous me dissuadent de tenter de continuer, heureux que je plante le bivouac à leur côté.
En faisant payer les entrées, j'aurais gagné ma journée !
Jeudi 22 août
Un mauvais souvenir m'était resté d'une virée en Camargue en raison de ses résidents principaux prêts à tout pour vous perforer de tous côtés. Et bien je crois avoir trouvé son homologue mongol. Toute ma journée passée dans la montagne a été une chasse incessante de ces petites bestioles.
La présence d’un petit torrent pouvait expliquer, mais dans des lieux élevés et arides, ça m'a surpris. Enfin, il suffit de fermer les fenêtres ! Au bivouac, j'y suis tout de même resté la matinée entière à régler les affaires courantes dans ce cadre qui me plaisait bien malgré les féroces insectes.
En début d'après-midi, remonter jusqu'à Hovt par le grand axe partiellement goudronné ne m'enchante toujours pas malgré l'impossibilité de passer par Duut.
C'est pourquoi, sans carte précise de la région en redescendant des grottes, Canasson à feu vert pour s'engager sur une série d'excellentes pistes qui, non pressées de redescendre jusqu'au grand axe en bas dans la vallée, lui sont parallèles et offrent de très jolis points de vue sur le deuxième des grands lacs non atteints hier, le lac Har-Us nuur.
À ce petit jeu, finit par venir le moment d'une bifurcation. Une des branches remonte vers la montagne. Son orientation est très proche de ma visée en direction du village Duut. La Mongolie n'en étant pas à l'heure des loisirs, toute piste a une raison fonctionnelle d'exister : rallier un lieu d'habitat. Il n'en fallait pas plus à mon fidèle adjoint, pour, sans presque l'intervention d'une main étrangère, s'y engager, peut-être aurons nous une deuxième chance pour notre projet initial !
La piste, imprévisible tant le terrain est tourmenté, franchit allègrement sans offrir de difficultés tous ces accidents de terrain paraissant de loin, souvent problématique.
Le passage d'un petit col tracé dans le secteur d'énormes blocs de granit empilés est un ravissement.
C'est beaucoup moins ravissant de constater, après avoir enchaîné franchissement de crêtes et vallons, que la piste se complique et que le village serait actuellement dans mon dos. Un demi-tour s'impose pour trouver la bifurcation obligatoirement existante, mais non vue. La logique de la topographie des lieux laisse entrevoir un emplacement possible.
Il n'a nullement été besoin de chercher longtemps. Une moto, comme très souvent chargée de gros sacs et de deux personnes, se présente sur mon arrière. D’où arrivent-ils ? Très probablement de la piste montant de mon bivouac précédent , mais impraticable en voiture. Arrivée à la hauteur de la portière chauffeur, je ne manque pas de lui faire signe de bien vouloir stopper. L'explication est rapide et simple : nous y allons, il suffit de nous suivre. Ainsi remis sur le bon chemin raté un kilomètre avant le demi-tour, nous nous lançons dans un grand contournement de la montagne nous séparant du village, alors que les motards, remerciés de m'avoir patiemment attendu, s'engagent sur un raccourci inenvisageable pour Canasson, aussi fougueux soit il !
Toute fois, à dix kilomètres du but, une succession de passages, tous plus scabreux les uns que les autres, me fait hésiter puis me décider au renoncement définitif. La ville d'Hovt ne sera pas rejointe par la petite piste la reliant à Duut, mais la randonnée fut superbe.
La récupération facile de l'itinéraire de début d'après-midi par une nouvelle et assez bonne piste plus ouest, nous remet sur la direction d'Hovt. À la sortie du franchissement d'une petite bosse, comme elle joue les premières loges sur le lac Har-Us nuur de l’autre côté de la vallée, l'emplacement de la nuit est tout désigné, dès fois que l'éclairage du matin permette de mieux voir !.(N 47,64326 E 092,02301)
Vendredi 23 aout
Les eaux bleues du lac ne se sont pas dévoilées vraiment avec le soleil levant. Tant pis pour la photo. L'axe principal d'Hovt en pleins travaux de goudronnage n'est plus très loin et la ville n'est qu'à quarante-cinq kilomètres. Seulement cinq kilomètres d'un magnifique bitume seront utilisables. Pour le reste du parcours, il aura fallu se contenter des pistes côtoyant les travaux, c'est dire si ce fut un régal !!! Plus de deux heures pour arriver en ville...
Enfin, ça y est, j'y suis et peut vous faire un petit coucou par le blog en utilisant, comme très souvent dans ce pays, la connexion Wifi non sécurisée qui couvre le secteur de la zone administrative.
Après quoi, je vais goûter la gastronomie locale et m'avancer en direction de Olgiy ou nous avons projeté de nous retrouver avec les couples Momo et Blot, seule équipe rescapée du groupe chine.
Les "Blots" ayant un projet différent du nôtre à partir de la Russie, nos routes s'y sépareront.